Circuit : la Bosnie en camping-car (410 km)

C’est une destination où voyage et aventure se confondent, un parcours qui ne résiste pas aux imprévus et autres rencontres impromptues, un pays où rien n’est simple et pourtant si accessible ! Meurtrie par une décennie de guerres inter-ethniques, la Bosnie-Herzégovine saisit pourtant par sa beauté originelle. De Sarajevo à Mostar en empruntant le cours de la rivière Neretva, c’est une plongée au coeur de l’ex-Yougoslavie qui vous attend. Si on ne vous cache pas que ce voyage laisse place à la débrouille, il est certain que votre curiosité pour le coeur des Balkans vous sera largement rendue. 

Les Balkans : Hors des sentiers battus

La Bosnie ne possède pas, comme la Croatie voisine, de littoral azur pour doper son tourisme et son économie, la Bosnie-Herzégovine ressemble à l’un de ces amoureux transit, implorant juste un regard. Le tourisme de masse ? Connaît pas (enfin pour l’instant) ! Et c’est tant mieux ! Car celui qui sait délaisser ses a priori découvre un pays étonnant : des villes historiques, des villages de pierres, des gorges émeraudes…

De la Serbie à la Bosnie

C’est aussi sa nature verdoyante et cet aspect peu touristique, qui fait selon nous de la Bosnie-Herzégovine, un pays authentique et attachant. Il pourrait devenir une destination éco-touristique si la situation politique n’était pas aussi complexe et la corruption aussi présente. Mais les initiatives vont bon train et les infrastructures qui proposent les services pour les camping-car existent bel et bien, notamment sur ce parcours. Ce circuit, n’est pas dénué de surprises et d’imprévus, de rencontres et d’émotions.

Jour 1 : Mokra-Gora (Serbie)  – Visegrád (30 km)

Au sortir d’un itinéraire en Serbie, dans les montagnes de Mokra Gora, notre itinéraire part de Visegrád, la ville rendue célèbre par l’écrivain yougoslave Ivo Andrić, dans son roman, Le pont sur la Drina.  C’est une des clefs pour comprendre la complexité du pays. Nous sommes en République Serbe de Bosnie, l’une des deux entités qui composent le pays depuis la fin de la guerre de Bosnie en 1995.

La ville vaut l’arrêt pour immortaliser le pont bien sûr, mais aussi la curiosité que constitue la nouvelle ville érigée par le réalisateur Emir Kusturica et baptisée « Andrićgrad ». Direction ensuite Sarajevo, la capitale du pays, où démarre véritablement ce périple de 220 kilomètres au sein de la fédération de Bosnie-Herzégovine. Si le nombre de kilomètres peut sembler dérisoire au vue des jours que l’on conseille, nous vous invitons vraiment à passer un maximum de temps pour comprendre ce petit pays enclavé des Balkans.

Direction, Sarajavo, la « Jérusalem d’Europe »

Jour 2-3 : Visegrád – Sarajavo (150 km)

Parfois surnommée la « Jérusalem de l’Europe », Sarajevo est le parfait exemple de la dimension multiculturelle du pays.  On pourrait s’attendre à ce que la capitale bosnienne porte les stigmates du siège de la ville par les forces serbes entre 1992-1995, (5000 morts parmi les civils).  L’importante concentration de tombes dans les cimetières en témoignent.

 

 

Mais le réel intérêt de la ville réside dans ce qu’elle a historiquement été : un îlot de tolérance et d’ échanges en plein coeur des Balkans. La capitale met les sens en éveil et le centre historique représente justement ce point de bascule, ou comment passer d’une valse de Vienne, aux rêveries des Milles et Une Nuits !

Le meilleur moyen de s’en imprégner est de passer de Mosquées en églises, de monuments comme la bibliothèque nationale au quartier Baščaršija – le plus vieux quartier ottoman de la capitale. Grâce à la situation de la ville, lovée au coeur des collines, on s’en extrait facilement pour y admirer un autre spectacle : celui du soleil qui se couche sur cette vallée encaissée.

 

Les édifices publics, culturels et cultuels s’éclairent alors de milles-feux dans une ambiance féerique à laquelle contribue le chant des muezzins qui s’échappent des minarets. Une atmosphère probablement unique en Europe qui vaut clairement la peine que l’on s’y attarde avant de poursuivre sa route.

Jour 4 : Sarajevo – Trebevic (20 km)

La Bosnie-Herzégovine et un territoire garni de lacs, de rivières et de montagnes. Ainsi, Sarajevo est au centre de trois importants massifs : Igman, Bjelašnica et Trebević. C’est d’ailleurs sur ces sommets qu’eurent lieu les Jeux olympiques d’hiver de 1984, LA gloire de toute l’ex-Yougoslavie ! Ces montagnes valent le détour par leur richesse, tant au niveau de la faune que de la flore. Le plus accessible est le mont Trebević (1627 mètres) à 30 minutes en véhicules de Sarajevo.

On y découvre, la piste de Bobsleigh des Jeux, laissée à l’abandon après la guerre. Même s’il y a peu d’infrastructures touristiques, ni de chemins de randonnées à proprement parlé, il convient d’explorer les alentours, en prenant garde, surtout, à ne pas quitter les tracés, car le territoire est encore miné par endroits. Les zones où ne pas s’aventurer sont indiquées, mais en cas de doute, demandez aux offices de tourisme ou aux locaux

Bosnie-Herzégovine, de Montagnes en cours d’eau

De tout ce que l'homme dans son élan vital élève ou construit, il n'est rien à mes yeux de mieux ni de plus précieux que les ponts. Ils ont plus d'importance que les maisons, un caractère plus sacré, parce que plus commun à tous, que les temples. 

Ivo Andrić, prix Nobel de littérature yougoslave - Le pont sur la Drina.

Jour 5 : Trebević-Konjic (70 km)

De Sarajevo, le périple nous emmène à Konjic. Le réseau d’autoroute n’est pas encore très développé, mais il existe une portion de 9 kilomètres (A1-E73) entre les deux villes. On entre progressivement dans la partie de l’Herzégovine en suivant toujours les cours d’eau dans la vallée. De chaque côté s’élèvent des montagnes vertes et généreuses. Les kilomètres défilent au milieu d’une nature qui semble n’avoir pas encore subie l’activité de l’homme.

Konjic est une cité plutôt agréable incarnée par son pont de pierre qui enjambe les deux rives de la Neretva. Cette infrastructures de pierre à l’allure typique (avec une ou plusieurs arches brisées) datant de la domination ottomane ont souvent été reconstruites après le conflit. Ces ponts trouvent d’ailleurs une résonance particulière dans le contexte du pays.

Secrets et gloires d’ex-Yougoslavie

 À Konjic, se trouvent aussi des points de départ pour les excursions en rafting et canyoning, mais la ville est devenue depuis peu l‘objet d’un autre intérêt, plus historique : Le bunker du maréchal Tito ! Dans les années 50, le leader de la République fédérale socialiste, avait en effet fait construire un édifice de 6500 mètres carré destiné à le protéger – ainsi que l’élite du pays – d’une éventuelle attaque nucléaire (voir notre reportage).

Jour 6 : Konjic – Jablanica (25 km)

Nous suivons le cours de la Neretva, le plus long fleuve du pays (225 kilomètres entre les Alpes Dinariques et la mer Adriatiques en Croatie). Elle est caractérisée pas ses eaux limpides, d’un vert-émeraude singulier. Au niveau de Jablanica, son lit s’élargit pour former un lac artificiel (Jablaničko jezero). Il est propice à la baignade et aux activités de loisirs. Plusieurs campings s’y sont installés. Peu cher, idéalement situés et souvent étonnement équipés, ils constituent un bel endroit pour marquer la pause.

Vous passerez par la ville de Jablanica et son pont écroulé symbolisant la bataille de Neretva, évoquant les faits de gloires d’ex-Yougoslaves. En mars 1943, pour stopper l’invasion allemande, Tito ordonna en effet la destruction du pont pour ralentir les allemands et avoir le temps d’évacuer les blessés. À partir de Jablanica, la Neretva s’écoule dans un grand canyon dont les parois peuvent atteindre 800 mètres de haut.

Jour 7 : Jablanica -Mostar (50km)

Il s’agit de la partie la plus époustouflante du parcours, juste avant avant d’arriver à Mostar.La ville, peuplée en majorité de Bosniaques et de Croates a beaucoup souffert pendant la guerre. Les façades des maisons et des édifices en conserve encore les cicatrices et chaque communauté vit dans des quartiers bien distincts. C’est néanmoins la ville la plus touristique du pays du fait de sa situation, non loin de la frontière croate et de son indéniable beauté.

Le pont de Mostar

En été il y a du monde, ce qui surprend par rapport au reste du pays. La destruction du « Vieux pont » (stari most) symbole de la ville, sous l’impact des obus pendant la guerre avait ému le monde entier. Reconstruit en 2004, il est désormais inscrit au patrimoine mondial de l’UNESCO. Le jeu pour les plongeurs, est de feindre de s’élancer pour inciter un maximum de touristes à donner une petite pièce pour profiter du spectacle ! Cela peu durer des heures comme cela avant qu’ils ne sautent vraiment. Il faut dire qu’il faut du courage.

Cette performance représente un plongeon de trente mètres de haut pour atteindre une température dépassant rarement 10 degrés… Pour visiter la ville, vous pouvez stationner sur le parking surveillé du campanile, non loin du coeur historique. On circule dans des ruelles de pierres escarpées, bordées par les maisons traditionnelles. Vous pouvez monter jusqu’au sommet du minaret de la Mosquée Koskin-Mehmed Pasha, pour une vue splendide sur la ville, ses maisons aux toits en ardoise et le Vieux pont.  On y observe mieux le cadre exceptionnel de la cité entre les hauteurs du Hum et les pentes du mont Velež.

Jour 8 : Mostar – Blagaj (15 km)

Après cette halte à Mostar, le périple se poursuit 10 kilomètres au sud, vers Blagaj. Il s’agit d’un autre coin touristique du pays, quoi que plus intimiste. Le principal point d’intérêt est la source de la Buna et son eau cristalline jaillissant d’une grotte. Elle est bordée par une Tekke, lieu sacré ottoman. Autour, de petits restaurants, de maisons traditionnelles et d’échoppes touristiques. C’est charmant et plutôt reposant. D’autant que les alentours disposent de petits campings, familiaux et propices encore une fois aux promenades en kayak.

Jour 9 : Blagaj – Počitelj (25 km)

En poursuivant encore au sud, vous atteindrez un magnifique village perché qui abrite de nombreux artistes : Počitelj. La situation de la cité lui confère un charme fou. Peuplé de 800 habitants tout de même, le village possède une mosquée (Hadži Alija), un hamam et une forteresse érigée au 15e siècle. Du haut de celle-ci,  on admire la vue sur la vallée et les lacets vert-émeraude de la Neretva. On ne s’en lasse pas ! De là, le fleuve qui aura accompagné une bonne partie du périple poursuit son trajet pour se jeter dans la mer adriatique, en Croatie.

Vous pourrez continuer le périple en passant vers Neum, la seule partie littorale de Bosnie-Herzégovine. Vous aurez ensuite le choix de poursuivre au nord dans l’axe Split-Zadar (Croatie), ou au sud, direction Dubrovnik et le Monténégro pour profiter davantage de votre périple dans cette surprenante région des Balkans.

 

https://goo.gl/maps/5fSaQ6HBS7fwM9sm7

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